26 février 2024

Le statut de travailleur indépendant synonyme d’avenir ?

indépendant

Selon une récente étude réalisée par l’institut IPSOS pour le compte de l’Observatoire du travail indépendant auprès de 2.000 personnes âgées de plus de 18 ans et constituant un échantillon représentatif de la population française, près de la moitié des français serait intéressée par l’exercice d’une activité professionnelle en tant qu’indépendant. Selon Damien Ribeiro, secrétaire général de l’UPA 66 (Maison de l’Artisan des Pyrénées Orientales), cela s’explique par le fait que travailler en indépendant peut intéresser des individus à la situation professionnelle très diverse, allant du cadre désireux de donner un nouveau sens à sa vie, à la personne sans emploi qui décide de prendre son destin en main en se créant sa propre activité.

TOUS LES STATUTS D’INDÉPENDANTS SONT SOLLICITÉS

La montée en puissance du portage Salarial

Le statut de salarié porté profite de ce souhait d’indépendance, on remarque que depuis quelques années, le nombre de salariés ayant choisi ce statut est toujours en hausse. Les candidats au travail indépendant qui choisissent le statut ce statut, veulent certes travailler autrement, mais ne sont pas prêts à se lancer dans l’inconnu en créant directement une micro-entreprise ou une autre structure. Le statut de salarié porté méconnu il y encore quelques années, commencent à attirer, il est vrai que c’est un tremplin idéal pour la création d’entreprise. Un test grandeur nature qui permet de franchir l’étape du lancement d’activité.

Le succès des micro-entreprises

Ce statut succède à celui d’auto-entreprise qui avait également rencontré un fort succès lors de sa mise en place. Pour Damien Ribeiro, ce statut est idéal pour mettre en place une activité professionnelle rapidement et tester son potentiel mais sur un laps de temps assez court. En cas de succès de l’entreprise, ce dernier conseille de basculer vers une autre forme juridique. Il constate que sur son département, environ un artisan sur deux a opté pour le statut de la micro-entreprise et qu’il est conseillé de rester prudent devant ces chiffres. En effet, derrière ces chiffres élevés se cachent souvent des conditions de travail précaire pour les micro-entrepreneurs. On constate d’ailleurs que bon nombre d’employeurs privilégient aujourd’hui les travailleurs en micro-entreprise plutôt que les agences d’intérim classiques, économisant ainsi le paiement des charges sociales inhérentes aux salariés en travail temporaire. Exercer une activité en indépendant concerne ou intéresse 49% des français d’après l’étude citée plus haut. Cette proportion monte même à 61% chez les demandeurs d’emploi. Ces résultats prouvent la mutation du marché du travail depuis quelques années. Si on entre plus précisément dans les détails de l’enquête réalisée par Ipsos, il ressort que 21% des personnes sondées indiquent exercer une activité en tant qu’indépendant et que 28% des français aimeraient essayer ce statut pour leur activité professionnelle. L’intérêt pour ce type de reconversion est encore plus probant chez les chômeurs où la proportion monte à 44%.

Les secteurs d’activité les plus concernés

Quand on leur demande quels à sont leurs avis les trois secteurs les plus porteurs dans l’avenir pour la création d’emplois, les français plébiscitent d’abord le numérique à 67%, puis l’environnement à 56% et enfin la santé à 47%. Il apparaît une fois de plus que ce sont les métiers particulièrement concernés par le travail indépendant qui se démarquent et semblent attirer en priorité nos concitoyens. Les secteurs plus traditionnels comme le tourisme, les services financiers et les transports n’arrivent qu’en fin de classement, prouvant une fois de plus la transformation du marché du travail. Sur cette évolution qui semble se dessiner, Damien Ribeiro reste prudent. Selon lui, dans 10 ans, le nombre de peintres, coiffeurs, électriciens ou plombiers installés en tant qu’indépendants sera toujours plus important que le nombre d’informaticiens ayant adopté ce statut. Malgré son attrait, le statut de micro-entrepreneur reste néanmoins assez méconnu. Si 45% des personnes interrogées connaissent cette forme juridique, seulement très peu sont au courant des autres statuts de travailleurs indépendants comme le portage salarial, le temps partagé. Le secrétaire général de l’UPA 66 déplore ce constat et le manque de connaissance du fonctionnement d’une entreprise des personnes qui se lancent tête baissée dans l’aventure. Afin de pérenniser leurs projets futurs, il est nécessaire pour lui de bien accompagner ce nouveau type d’entrepreneurs en leurs proposant des formations et des accompagnements adaptés.

Article rédigé par l’équipe Freecadre